C’est un risque, et c’est grâce aux standards que les nouvelles interfaces peuvent et pourront innover dans l’avenir.

Prenons l’iPhone, puisqu’il s’agit d’un appareil mobile et tactile. Son navigateur est tout à fait adapté au web existant, et c’est précisément là qu’il a innové :
– Il s’agit du même moteur web qu’un navigateur de bureau, Safari, compatible avec les sites existants.
– Il est possible de zoomer et de se déplacer facilement à l’aide de l’interface tactile.
– Il est possible de tourner l’écran dans l’autre sens pour lire la page dans le sens le plus adéquat.

Le jour de sa sortie, cet appareil était déjà capable d’afficher les sites web respectant les standards en adaptant leur affichage à son interface (et non l’inverse).

Des versions optimisées pour l’iPhone sont ensuite apparues, mais il s’agit d’une volonté des auteurs de fournir aux possesseurs de ces appareils un accès optimal sur cet appareil. Certains utilisateurs préfèrent d’ailleurs la version classique du site web, car il s’agit du « même site » que celui visité depuis l’ordinateur.

La gigantesque masse d’information disponible sur le web est structurée par les standards du web. Il est impossible d’adapter le web aux nouvelles interfaces, c’est donc à elles de s’adapter. Une interface innovante peut ensuite proposer un moyen d’offrir une meilleure intégration (c’est d’ailleurs le cas pour l’iPhone).

Il s’agit là d’un nouveau risque, qui est de voir la majorité des versions mobiles destinées à un appareil en particulier comme ce fut le cas pour les navigateurs avec la « guerre » Netscape / Internet Explorer. Mais cette situation serait beaucoup moins problématique, car les appareils ont toujours la possibilité d’afficher la version « classique », car ils ont été conçus pour respecter les standards actuels. De plus, la capacité d’innovation d’un web « optimisé pour », et donc l’importance du respect des standards a déjà été démontrée par Microsoft et Netscape : il serait dommage de faire la même erreur avec les nouvelles possibilités d’accès au web.

Le web mobile en particulier est déjà pris en compte par le W3C : il est possible de créer une version des styles « handheld » pour les appareils mobiles grâce aux types de media CSS. Pour une version complètement optimisée d’un site, il est également possible d’utiliser le XHTML Basic.

Un document appelé « Mobile Best Practices 1.0 » a également été publié, et permet de communiquer aux concepteurs d’interfaces mobiles un ensemble de bonnes pratiques pour la conception. Les fabricants / développeurs d’interfaces de navigation web peuvent également se référer à ce document.

Le mot accessibilité prend alors tout son sens : il ne s’agit pas seulement de faciliter l’accès à l’information pour des personnes, mais aussi de faciliter l’accès aux contenus à des machines ou à des logiciels.

Pour finir, voici une petite citation de Jon Stephenson von Tetzchner, créateur et CEO d’Opera Software :

Opera has made Web browsers since 1995. When we decided in 1998 to squeeze our browser to fit onto mobile phones, we set out to preserve the same Web experience people expected on their computer. However, in those days the Mobile Web was limited and tangled in a mess of differing, competing technologies.

We have spent the last ten years fighting to change this. We believe that there is One Web. We believe there should be no difference in the information that is available to you whether you use the fastest computer or a refurbished mobile phone. Now in 2008, it seems we are getting closer to the goal of One Web.

Au plaisir de lire vos lâchers de com’s M. Haël,

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Le 14 Juin. 2008 à 21h01 par Pierre Bertet