Développeur d’intégration « interfaçante » et animée, Le WTF.
Pas la peine d’être en constante recherche d’emploi pour s’en apercevoir, un nouveau type de poste tend à prendre la place de notre bon vieux poste d’intégrateur web et comme par magie, tous les intégrateurs deviennent développeur front-end en un coup de cuillère à modification de CV en ligne.
On ne peut les blamer, depuis tant d’année les intégrateurs vivent dans la honte de ne pas avoir « développeur » dans leur titre ainsi que sur leurs cartes de visite, et nos bon vieux amis développeurs de site internet orienté back-office n’ont pas manqué de nous le faire remarquer.
Enfin l’occasion se présente à nous de pouvoir prendre notre revanche sur le reste du monde.
Un peu d’histoire
Après tout, les choses changent, nous aussi (ce n’est pas sale) et comme notre ami de l’intégration française, monsieur Eric Le Bihan me l’a souvent rappelé lorsque je servais à ses côtés ainsi que sous ses ordres: il existait avant notre ère un poste de monteur HTML (une sorte de baltringue des temps modernes donc).
Par simple définition et compréhension de la langue française, on peut d’ores et déjà comprendre qu’il fut un temps où le monteur HTML se limitait à monter des squelettes HTML alors que l’intégrateur se devait d’intégrer (bien joué Sherlock™) plusieurs éléments à des pages qu’il montait, et bien souvent, lorsque le développement du site était optimal, il se devait de tout intégrer sur la plateforme de développement même, reliant ainsi diverses technologies entre elles.
Car oui ne l’oublions pas: l’intégrateur est un jongleur de technologies.
Et bien souvent, il est la personne entre toutes les autres, celui qui reliera le pôle produit au pôle développement.
Bref, le monteur se contente de monter. L’intégrateur intègre (et avec intégrité qui plus est). Pas la peine d’avoir fait Normal Sup.
Certes, vous me direz que c’est le même métier mais si on y regarde de plus près, ce n’est pas exactement la même définition.
Mais à quel moment est-il précisément devenu développeur Front-end ?
Un peu de sémantique
Car pour bien comprendre un ensemble de mot, il est bon de les prendre un par un puis de les confronter.
- Développeur
- Celui qui conçoit, effectue l’analyse et écrit le code d’un logiciel.
- Front-end
- Front venant de l’anglais et signifiant « premier plan », ce premier plan étant la … BREF, « interface »
Donc, développeur Front-end signifierait « développeur d’interface » ?
« Mais c’est bien sûr. Maintenant que vous me le dites » ! »
Et là tout de suite, vous vous dites que c’est pas demain la veille que vous aller réussir à draguer avec ce titre et qu’il faudra continuer d’essuyer les bars en prétendant être « éleveur de dauphin », une profession souvent mésestimée qui aura certainement le mérite de soulever plusieurs questions lors de vos soirées mondaines.
De la différence… ou pas
Il y a bien sûr des intégrateurs qui, dans le cadre de leur travail, ont pu se rendre compte que les tâches qu’ils effectuaient depuis des années s’apparentaient à du développement d’interface.
Mais en-est-il exactement pareil pour tout le monde ?
Est-ce que tous les intégrateurs peuvent prétendre à cette appellation, cette spécialité qui, une fois définie, prend bien tout son sens, toute sa particularité ?
Et c’est là que comme tout bon petit malin je vous répondrai: ça dépend.
Et j’exemplerai le tout avec l’exemple de ces nouveaux sites fabuleux qui réagissent au scroll de notre bonne vieille molette.
Ne me dites pas que vous l’aviez raté, c’est la grosse mode depuis un an et on n’a pas fini d’en voir à la pelle de ces « parallaxes » … ou encore tous ces petits portfolios qui tendent à se comporter comme un bon vieux site en flash super bien animé, le tout en HTML5 (/TROLL) couplé à j…Query.
Si je peux me permettre: un parallax n’est pas juste un effet au scroll, mais un effet bien particulier, qui mélange plusieurs plans qui ne se déplaceraient pas à la même vitesse durant le déplacement de l’oeil (du scroll donc), créant une impression de profondeur.
Et je m’offusque qu’on parle de développement Front-end pour ces sites. Oui monsieur, car cela n’est pas du développement d’interface mais bel et bien de l’animation d’interface.
« Animateur HTML » pardi !
Oui, vous me lisez bien et je vous vois tous lever un doigt accusateur dans ma direction: BOOOOOUUUUH. Qu’à cela ne tienne, je fais fis de vos railleries.
Si nous réfléchissons bien, nous sommes tous des intégrateurs mais nous avons aussi nos spécialités, par conséquent certains deviennent développeurs d’interfaces, d’autres des développeurs javascript , d’autres s’orientent vers l’accessibilité et certains même repartent vers le design pur forts de leur expérience d’intégrateur.
Alors, pour tous les animateurs qui me liront, je vous le dis messieurs, et mesdames, : je n’ai pas la patience ni le courage nécessaire à créer ce genre de comportement donc je ne vous juge en nul point et vous salue même pour votre patience (sisi), je ne cherche qu’à rétablir un bon ordre des choses entre plusieurs spécialités qui mériteraient de devenir des titres à part entière car selon moi, l’intégrateur a encore de longs jours devant lui tant qu’il n’aura pas pris exactement conscience de ce qu’il fait et à quel degré il s’implique dans son devoir d’intégrateur et beaucoup travaillant en agence réalisent encore du (très bon même) travail d’intégrateur quand certains sont de magnifiques animateurs HTML et d’autres sont de très compétents développeurs d’interfaces.
Et on peut même le sentir, que certains ont déjà prévu ces changements, n’avons-nous pas, chez les intégristes, posté une note sur Adobe Edge ?
Soyez donc fiers de vos compétences et ne tombez pas dans le piège de mettre à jour le titre de votre C.V., respectons les spécialités de chacun et apprenons à nos chers collègues (une fois de plus) l’utilité de la bonne appellation. Au final, le seul titre que toute personne normalement constituée se doit d’obtenir dans une vie, c’est bel et bien celui de « Chevalier de l’ Internet ».
J’espère donc que beaucoup partageront mon avis, que beaucoup d’autres ne le partageront pas et viendront amener leur petite brique (ou leur grand troll) à cet édifice, cette tâche qui nous incombe: savoir définir et, enfin, professionnaliser, que dis-je, assumer nos métiers.
Mon mot de la fin
Ce n’est pas pour nous brosser dans le sens du poil mais ce qui est formidable avec nos métiers issus de « l’intégration française »™, c’est que pouvons être au four et au moulin puisque nous sommes constamment à mi-chemin entre les deux, essayant de faire communiquer le meunier et le boulanger, aidant à la réalisation d’un produit fini, répondant à plusieurs normes de qualité, mettant notre nez chez l’un et l’autre, amenant nos recommandations à droite et à gauche sur divers sujets tels que, et pour n’en citer que quelques-uns: la typographie, la sémantique, les bonnes pratiques et l’accessibilité.
Alors, il me vient l’idée qu’il est finalement inutile de rajouter des mots pompeux lors de notre recherche d’emploi pour se justifier de faire ce qu’on fait. Non, il n’y a pas de ninja du CSS, de samouraï du jQuery, ni d’ Intégrateur++ mais bien des intégrateurs qui se spécialisent, apprennent, testent et veillent.
Et par conséquent, nous ne sommes pas tous des développeurs d’interface, des animateurs et des intégrateurs confirmés, l’artisan en chacun de nous le sait.
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20 commentaires
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Un article que j’ai lu avec plaisir… pour la forme très plaisante. Sur le fond, les IHM sont plus affaires d’ergonomes que de développeurs qui ne sont pas des concepteurs (sans que ce propos soit péjoratif).
Le 23 Oct. 2012 à 08h42 par Philippe
Merci Phillippe pour ton retour, content que tu ais apprécié la forme.
Pour ce qui est de la différence développeurs / concepteurs, tu as complètement raison et je tend à penser (et je suppose que je ne suis pas le seul) que d’ici peu, nous devrons forcément loucher un peu sur cette spécialité.
Comme je le rappelle dans cet article, les intégrateurs ont tendance à toucher un peu à tous les domaines, à développer leur gout pour la critique (de soi aussi!) et leur envie de toujours fournir du meilleur travail… il ne serait pas étrange qu’ils s’inspirent des concepteurs d’interface.
Par contre, je parlais plus du développement d’interface du côté technique, des choix à faire, des façons et méthodes de développer. L’ergonomie, c’est autre chose en effet, et c’est terriblement intéressant !
Le 23 Oct. 2012 à 09h45 par Guillaume Richard
Bé, je commente juste parce que j’ai pris la peine de lire jusqu’au bout et que des fois que mon petit commentaire intéresse : le sujet est intéressant, les remarques fondés, mais … bin oui y a un mais … je sais pas je dois être mal luné mais le ton est un peu trop déconne et du coup ça perd en crédibilité.
Le 23 Oct. 2012 à 14h57 par Fabien CANU
Merci déjà d’avoir pris la peine de le lire, je suis d’un naturel verbeux
Et je comprend tout à fait ton point de vue, cela dit, c’est une grosse partie de ma nature, il faut savoir que j’ai pas mal re-écrit cet article suite à des retours identiques.
Il m’était difficile d’être trop sérieux sur un sujet comme celui là… justement pour éviter de devenir pompeux, cela aurait pu très bien passer pour une sorte de défense du développement front-end au détriment des autres spécialités et il n’en était pas question. Au final, cet article fait office de petit coup de sang, s’efforce de réparer les torts fait par des offres d’emplois peu scrupuleuse et le tout dans une bonne humeur, certes, peut-être un peu déplacé.
Ce qui me monre qu’ il n’est jamais facile de trouver le bon ton pour parler de son métier, beaucoup de pièges sont au rendez-vous.
Le 23 Oct. 2012 à 15h26 par Guillaume Richard
Disons que prêcher pour les convaincus c’est un peu inutile, par contre pour ce genre de cas : http://css.4design.tl/8-exemples-de-tarifs-sites-wordpress-methode-personas#comment-10202 tu peux te lâcher :D
Mon « … pris la peine de lire … » est un peu maladroit ^_^ je l’ai dit, le billet est intéressant.
Le 23 Oct. 2012 à 15h45 par Fabien CANU
Ahahaha, oui mais là bon bah c’est du troll d’amateur c’est pas possible autrement.
Le 23 Oct. 2012 à 15h47 par Guillaume Richard
Pour ma part je suis « enveloppeur web », moi monsieur :) http://css.4design.tl/metiers-du-web-je-suis-enveloppeur-web-moi-monsieur
Le 23 Oct. 2012 à 20h01 par br1o
Ah, on y mentionne l’architecte web, un titre que je n’ai jamais croisé en France mais souvent à l’étranger !
Au final, ce ne sont que des titres, le tout c’est de prendre conscience de ce qu’on veut faire et de comment bien le faire (un sujet récurrent chez les intégristes :)
Le 24 Oct. 2012 à 09h49 par Guillaume Richard
Et le Webmaster alors ? Il était là avant le monteur HTML pardi ;-)
Le 24 Oct. 2012 à 09h52 par Oncle Tom
Un métier bien ingrat il est vrai !
N’a-t-il pas été remplacé par le CM ? (attention, vrai troll inside)
Le 24 Oct. 2012 à 09h53 par Guillaume Richard
J’en discutais à l’apéro de Paris-Web… Je suis d’accord avec toi quand tu dis que les profils qui se cachent sous sous le vocable « Intégrateur » peuvent être très variés.
Il faut prendre en compte le fait que le secteur professionnel du web n’est pas / plus constitué des seules agences web. Désormais, les technologies du web se généralisent, s’industrialisent et il y a d’autres besoins que le classique du site web « vitrine », qui a constitué le pain quotidien de toutes les agences web durant plusieurs années (applications web, mobile, ).
Il semble aussi que les profils de « développeur front-end » et de « designer d’interfaces » sont des profils qui montent (à l’étranger, mais aussi en France…) car ils recouvrent des compétences qui deviennent de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que les technologies du Web se généralisent :
-* ingénierie (développement, build, optimisation) des couches front-end – carrefour du développement et de l’intégration classique.
-* Conception d’interfaces « in-browser », prototypage applicatif haute fidélité – carrefour du design, de l’ergonomie et de l’intégration « classique ».
Bref, j’aurais tendance à dire que, selon votre profil, et votre environnement professionnel, décrivez vous de façon honnête et intelligible pour votre interlocuteur.
Sinon, « Animateur HTML », c’est pas mal… un collier de fleurs, une chemise Hawaïen et un torse poilu et bronzé… yeeaaahh, le web n’a qu’à bien se tenir ! ^^
Le 24 Oct. 2012 à 12h18 par 0gust1
[…] Pas la peine d’être en constante recherche d’emploi pour s’en apercevoir, un nouveau type de poste tend à prendre la place de notre bon vieux poste d’intégrateur web et comme par magie, tous les intégrateurs deviennent développeur front-end en un coup de cuillère à modification de CV en ligne. […]
Le 24 Oct. 2012 à 20h26 par Développeur d’intégration « interfaçante » et animée, Le WTF. | Lectures web | Scoop.it
Salut Guillaume,
Je suis un peu gêné par ton approche. Je perçois en filigrane l’idée qui dit que faire des animations c’est mal avec en support une légère ironie. Jusqu’à maintenant animer était mal parce que c’était dans 90% des cas du Flash, techno. inaccessible je ne vous apprends rien et c’est qui se semble se profiler avec les premières tentatives d’IDE comme Adobe Edge ou Sancha Animator.
Les animations servent un ensemble de desseins, essentiellement des publicités ou du bling bling de Marque. On peut tout de même reconnaître que les premiers sites de Nike en parallax et ses évolutions sont tout simplement bluffant. Les designers et développeurs se sont parlés – et c’est ce qu’on cherche dans la reconnaissance de notre métier – pour transcender les contraintes du navigateur, bref, ça pète, c’est du lourd.
Donc pour en revenir au motion – terme emprunté à nos copains les Flasheurs – si c’est une spécialisation qui se dessine pour certains profils, pourquoi pas du moment qu’il y a toujours le même respect de ce qui nous est cher à savoir Standards et Accessibilité.
Au plaisir,
Adrien
Le 26 Oct. 2012 à 09h58 par Adrien Leygues
Salut Adrien,
Tout d’abord, merci pour ton retour.
Je suis assez étonné que tu ais trouvé dans mes propos quelconques remarques par rapport à l’utilisation des animations… je les utilise volontiers dans mes projets, j’ai même travaillé sur un projet de grille « à la mansonry/isotope » où je positionnais des classes pour les transitions (et seulement sur les articles dans le viewport), un projet où aucune animation n’était gérée en jQ ou vanilla. Je serai donc mal placé pour parler des animations en mal.
Ce que je cherchais à dire, en filigrane, c’est que beaucoup des offres développeurs front-end ont plutôt l’air d’être des offres intégrateurs… et qu’en ce moment, il faudrait commencer à parler d’animateur HTML. Comme justement tu le soulignes, on commence à prendre les termes des flasheurs et beaucoup de flasheurs se sont formés à jQuery… on s’en doutait un peu à la vue justement des sites à la Nike… leur grand challenge sera de comprendre comment optimiser leur code, ces sites passent bien sur des machines actuelles mais c’est plutôt à la ramasse sur les vieilles bécanes, j’ai vu des trucs assez catastrophiques et risqués tel que le ciblage en jQ plusieurs fois de suite du même élément, un exemple juste comme ça :)
Voilà, j’espère donc que tu comprendras que pour mon premier article je n’ai pas cherché à vexer qui que ce soit, juste à présenter mon caractère assez tatillon, mon prochain article risque de vexer certaines personnes cependant :)
Quant à savoir si oui ou non je suis bluffé par ses sites, c’est totalement pas le sujet mais sache que les premières fois, je les ai regardé avec un certain émoi et un grand intérêt… mais je suis plutôt du genre à être bluffé par une demo visuelle js-canvas 1 ou 4k mais c’est un autre sujet !
Le 26 Oct. 2012 à 14h11 par Guillaume Richard
Tu as tout dis, je suis un intégrateur tunisien et je travail souvent sur des projets de société française, je vois que notre métier est un peu spécial, une métier qui n’a pas une définition.
J’aime beaucoup tes articles, bon courage.
Le 02 Nov. 2012 à 11h28 par Mzoughi Issam
Bonjour a tous et merci Guillaume pour ton article,
Je me dois d’etre en total desaccord avec @Mzoughi mais qui illustre parfaitement l’amalgame qui regne sur ce domaine de competences precis (no offense).
J’ai moi-meme passe les 5 premieres annees de pratiques sans vraiment me poser la questions de ce que je faisait… Je faisais des sites web, au debut on appelait ca webmaster, puis monteur html, puis integrateur… j’ai pas trop cherche, apprenant sur le tas.
Un apparte sur le monteur html… titre que l’on m’a pose en advertising agency, c’est surtout un terme reducteur (ou limiteur de competences, comme tu dis Guillaume… une belle baltringue) qui a l’enorme avantage pour la compagnie de vous caler dans une grille tarifaire basse (si ce n’est la plus basse).
A part pour l’emailing, je ne vois pas ou je ne fais que du montage HTML, a cette epoque le terme integrateur etait encore mal connu, le developpement javascript pas pris en consideration, et la specialite front-end inexistante (entendre, je me tapais aussi le php en back-end… ce qui avait toujours etait convenu des le debut dans l’attribution de mes fonctions) du coup j’ai bataille pour avoir le terme de developpeur php, qui comme par hasard te file un extra 300 euros par mois sur ta fiche de salaire.
Notre metier n’est pas
, il est certes vaste, mais il est technique et en aucune maniere ne peux pas etre indefinissable.Deja definissons ce qui est front-end, ou interface. En terme de technologies, c’est assez simple, mais deja a ce niveau, beaucoup amalgament:
– HTML: un langage de structuration (markup = balisage) en aucun cas un langage de developpement, par definition on ne developpe pas du html.
– CSS: un langage de presentation, utilise pour la mise en page, comme pour l’HTML on ne peut parler de developpement
– Javascript: langage de programmation
Donc deja, tout ceux qui ne touchent que au HTML/CSS, peuvent virer l’attribut « developpeur » et arborer fierement le terme integrateur (et je le dis sans ironie, car reellement « maitriser » ces deux langages requiert deja de grosses connaissances, et une certaine devotion dans son apprentissage… bon reste le probleme de la definition de la « maitrise » de ce langages, mais c’est un autre debat… On va pas parler des pisseurs de code aujourd’hui).
Toute la subtilite viendra donc des skills en javascript, car subtilites il y a pour sur.
Deja, soyons honnetes, tres peu d’entre nous utilisent encore du javascript pur pour des raisons evidentes de practicite et de confort, je donnerais donc des exemple sur la manipulation de librairies telle jQuery.
Ce n’est pas parce que l’on manipule ou utilise du js que l’on peut se definir developpeur, voici comment je vois les choses, il y a selon moi 3 niveaux de competences:
– l’implementation: comprend l’integration -voire la customisation – de plugins deja existants, et l’eventuelle bidouille d’interactions et d’animations simples… de vasy que je te colle un effet deroulant au click, ou un switch fadeIn / fadeOut de 2 conteneurs.
-> A ce niveau ca ne reste que de l’integration, mais eventuellement « animateur » semblerait justifie.
– le developpement: requiert deja une plus grande connaissance du langage js lui-meme et du fonctionnement du DOM. Cerebralement parlant, on n’aborde pas l’integration et le dev de la meme facon, le developpement implique de l’analyse et de l’algorithmie – voire une approche mathematique – alors que l’integration, meme necessitant reflexion, reste somme toute assez lineaire.
– la programmation: evidemment jusque la, ca ne reste qu’un avis personnel, mais je tiens a le preciser d’autant plus ici. J’ai souvent lu que programming and development sont la meme chose, particulierement dans le web. Mais je fais le choix de la differencier pour la raison suivante:
Si je suis capable de developer un plugin jQuery assez complexe sur-mesure, je ne peux ethiquement me comparer a un pur developpeur javascript, ces brutasses de code qui peuvent vous pondre des librairies, des plates-formes, des jeux, des frameworks etc… Comme Paul Irish ou John Resig, et que je colle donc dans la case (peut-etre a defaut, je l’assume) programmeurs.
Mais j’insiste sur le fait que l’important est de faire correctement les choses.
Sur que le front-end est a la mode en ce moment (ca me fait d’ailleurs sourire, ayant choisi de me specialiser – par amour – dans ce domaine a une epoque ou il etait inapprecie, sous-estime et bien sur… sous-paye :) ), et l’enthousiasme de beaucoup a s’y frotter, des etoiles pleins les yeux devant les animations fait plaisir a voir… mais sincerement, faire un kickass website avec un patchwork de codes dans tous les sens et aussi accessible qu’un site en flash, c’est aussi propre que de coller du CSS sur une structure HTML en tableaux (the dark ages lol).
– hate de lire ca :)
Le 06 Nov. 2012 à 08h05 par Sugarskill
oups coquille:
en aucune maniere ne peux pas etre indefinissable.
* en aucune maniere ne peux etre indefinissable
* en aucune maniere ne peux pas etre definissable
(bref z’avez l’idee :) )
Le 06 Nov. 2012 à 08h28 par Sugarskill
En effet, on peut différencier « programmation » ainsi que « développement » mais je verrai plutôt la programmation comme l’activité et le développement comme l’organisation de cette activité (saine) afin d’arriver à un résultat… « développer une application », « développer un jeu vidéo ».
On peut aussi parler de « coder », « je code un jeu » qui donne une impression plus « rock n roll », « indie »…
Au final ce ne sont que des mots et je suis de ceux qui pensent que coder est à la portée de tous et la révolution des jeux vidéos indépendants nous la prouvé maintes et maintes fois… j’ai bien souvent lu quelques développeurs / ingénieurs à grosse tête que ce n’était pas le cas (que c’était pas à la portée de tous) mais que nenni, tout le monde peut coder et dans plusieurs languages.
Ces « brutasses de code » comme tu nous le rappelles sont ceux qui osent, ils osent devenir monomaniaque et se mettre à fond dans un projet, ils osent s’organiser et ils sont comme nous tous, sauf qu’ils ont surement passé moins de temps à siroter une petite India Pale Ale en terrasse… ils ont peut-être eu un long moment au chomage ou ont su utiliser le temps libre en université pour commencer le gros du travail, que savons-nous réellement d’eux (:D), sont-ils humains ???? La réponse est « oui ».
C’est un peu comme pour les musiciens, il y a toujours beaucoup de clichés autour d’eux et beaucoup aiment faire croire que leur talent est « inné » mais le « fan » ne connait pas forcément les influences de son musicien préféré (qu’il aime parfois cacher) ni le temps passé à se casser la tête sur son instrument (ou ordinateur).
Pour en revenir au sujet donc, tout le monde peut programmer et peu développent car parfois, ce n’est pas notre métier (comprendre: titre). Si les médias n’avaient pas pourri l’appellation « hacker », j’aurai bien aimé cela comme titre sur mon contrat :)
Le 07 Nov. 2012 à 13h08 par Guillaume Richard
J’aime beaucoup ton article Mr Richard.
Sur la forme parce que même à l’écrit on se rends compte qu’il y a plusieurs personnes dans ta tête. Je peux comprendre que ça soit déroutant pour ceux qui te découvrent mais qu’ils se rassurent, on s’y fait vite.
Sur le fond également (merci pour la dédicace ça m’a bien fait rire) parce que tu soulignes très justement la diversité du métier d’intégrateur. Derrière ce titre on peut trouver de tout et n’importe quoi : un ninja JS, un monteur d’email, un intégriste de l’accessibilité, un graphiste refoulé, un mec qui se demande ce qu’il fout là etc. Tu l’explique bien dans ton article, un intégrateur ne peut pas être un gourou dans chaque domaine. Alors il se cherche, s’oriente vers ce qui lui parle le plus et monte en compétence pour se spécialiser sur un domaine.
Olivier
Le 14 Nov. 2012 à 04h57 par Eleveur de dauphin
[…] simple fait d’hésiter constamment entre l’appellation « intégrateur web » ou « développeur web fron… participe à ce trouble généralisé. Et que dire encore de ceux, de plus en plus nombreux, qui […]
Le 19 Mar. 2013 à 14h31 par L’intégration web, cette leçon d’humilité · Les intégristes