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Si vous étiez à Paris web aujourd’hui, la conférence à ne pas manquer était : How designers destroyed the World de Mike Monteiro. Sur fond d’images post-apocalyptique tendance Planète des singes, le monsieur a pendant une petite heure déroulé son argumentaire en faveur d’un monde meilleur et de designers responsables en pleine conscience des conséquences de leurs actes. Une vraie séance de coaching d’où personne ne ressort indemne.

Fuck it

Les réactions sur twitter n’ont pas manqué comme par exemple : D’après twitter tous les web designers présents à #parisweb viennent de démissionner de leur job (@recifs) ou encore des citations intégralement reprises du discours de Mike Monteiro « Si vous n’êtes pas impliqué émotionnellement dans ce que vous créez, laissez tomber. » (via @FlorianNeveu), « Décide d’être le connard qui va faire bouger les choses. Personne ne te donnera la permission. » (via @kreestal), « La peur de ne pas avoir de travail ou d’être viré ne devrait pas nous guider. » (via @armonyaltinier). Un véritable appel à la désobéissance mais également et surtout au travail bien fait et bien conçu ! On se remonte les manches et on repart au combat pour défendre une certaine idée du web. Je n’ai pas encore lu Design is a job, livre sorti récemment dans la petite collection de couleur de A book apart, mais je pense que je ne vais pas tarder… Et vous, vous en avez pensé quoi ? Discours facile ou prise de conscience ?

13 commentaires

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J’ai justement lu son livre il y a de ça 2 semaines et c’est du même acabit que sa conf ! Un vrai bonheur !
Et plein de remarques très imagées :o)

Le 18 Oct. 2012 à 21h22 par Luc

Un véritable coup de pied dans notre vaste fourmilière! Mais reste à voir quelle portée il aura. Les propos de Monteiro nous ont tous secoué, sur le coup. (j’ai suivi depuis mon travail la conf’ et je n’ai pas décroché une minute.)
Mais une fois notre quotidien professionnel retrouvé… Il faudrait des rappels réguliers comme celui-ci pour qu’on ne pense plus en premier lieu au défi technique, à l’originalité graphique, se démarquer des autres, être bien vu dans notre entreprise.
Ca ne m’empêche pas de penser que beaucoup d’entre nous souhaitent faire du web de qualité et que sans aller jusqu’à claquer la porte, le compromis entre la qualité et les besoins de l’entreprise/du client est souvent envisageable.

Le 18 Oct. 2012 à 22h13 par Lolytwist

Eheh, une bien gentille conf en apparence mais qui est somme toute finalement très naïve… je vois bien un grapheux à Paris qui essaye de manger tout en jouant le mec super intègre… avec un loyer à 1000e :)

Le problème reste toujours le même, ce bon viel adage du « client est roi ». Même si le client, bien souvent, et surtout, si il fait appel à toi, c’est bien qu’il y connait rien.

Et bien souvent, nos chers amis les chefs de projet (qui eux même ne comprennent rien au web) sont les seuls référents clients. Et eux aussi, ils y connaissent rien… ou quelques petits mots clefs « trendy » tels que « responsive webdesign »

Le jour où on enverra directement nos techniciens et créatifs chez le client…

ps: oui en ce moment je suis archi contre les chefs de projets :)

Le 18 Oct. 2012 à 22h59 par kaneel

-> @kaneel: le problème ne vient pas des chef de projets, mais des personnes qui tiennent ce rôle: principe de Peter qui souvent va de mise avec l’effet Dunning-Kruger et de la manière dont ils effectuent leur taf car bien souvent issus du domaine Dev (avec un gros D) et pas front-end, plus attaché aux méthodes qu’à la qualité. Mais, bon c’est une généralité hyper-subjective (que mon avis).

J’ai pas vu la conf’ (j’habite en Suisse), mais ayant fini son bouquin y a quelques semaines: franchement excellent. En tant que intégrateur-ftont-end-développeur-webdesigner (un problème identitaire, moi ? nooooooonnnn…), j’adhère à fond à son point de vue et en plus son bouquin est drôle bourré de « joke » (CF: sa définition de la différence entre Art et Design, pour n’en cité qu’un).

Le 19 Oct. 2012 à 10h21 par mulk

Ça peut sembler incroyable, mais je me suis pris un coup de poing dans le nez à cause de ce bouquin.
Mon interlocuteur n’avais pas saisi la portée des propos de Mike lorsque je lui partageais -peut-être avec un peu trop d’enthousiasme je l’avoue- ce que j’avais retenu du livre, notamment sur les excuses bidon que l’on peut se trouver pour éviter de se confronter à ses propres manques.
Mike n’est pas insultant mais assène des vérités brutes. Il nous fait progresser si on sait l’écouter.

Le 19 Oct. 2012 à 10h35 par iManu

Pour ma part je pense qu’effectivement nous sommes responsables de ce que nous créons ou contribuons à créer, d’ailleurs ce thème a été récurrent à Paris-Web cette année (dans sa conférence Aarron Walter a parlé d’honnêteté, David Larlet d’éthique aux informelles, etc.).

En freelance on peut choisir ses clients et ses projets (c’est un luxe de riche évidemment, il faut bien manger) mais en CDI c’est possible également : j’ai refusé de faire plusieurs projets dans ma carrière (notamment pour des raisons politiques) et j’ai généralement réussi à faire entendre ma voix.

Dernier point : j’avais lu le livre de Mike quelques semaines avant cette conf (dont tout ou presque est tiré), c’est davantage un manifeste qu’un livre de chevet et en plus d’être drôle et bien écrit c’est passionnant sur le fond de la première à la dernière page (et pas que pour les designers). Lisez-le !

Le 21 Oct. 2012 à 16h42 par STPo

J’ai aussi senti assez fortement cette thématique « éthique / responsabilité » à Paris Web, et ce n’était vraiment pas pour me déplaire !

Visiblement la conférence Mike Monteiro a fait une forte impression : les gens qui tenaient le stand Eyrolles m’ont dit, un peu stupéfaits, qu’ils avaient vendu quasiment tout leur stock. Je l’ai commencé ce dimanche : je n’ai qu’un seul conseil : lisez le !

Le 21 Oct. 2012 à 16h55 par 0gust1

@all: loin de moi l’idée de vouloir encore enchainer un débat sur « le bon et le mauvais chef de projet »… juste que je ne comprends pas cette pratique quasiment suicidaire de ne pas mettre les techniciens dans la boucle lors des discussions avec le CP. Je suis attristé de voir que certains chefs de projet se font mené par le bout du nez de peur de devoir dire « non » ou bien pire, de peur de devoir admettre devant le client qu’ils doivent demander à leurs développeurs.

Le 21 Oct. 2012 à 20h36 par kaneel

@kaneel les vieilles tendances ont la vie dure, de la même façon il est indispensable que les designers, se bougent vers les techniciens, seules façons d’améliorer la qualité des projets. La conférence de Mike m’a donné envie de faire un Creative Morning, pour diffuser la passion et l’étique dans nos métiers dans ma petite ville de Rennes

Le 21 Oct. 2012 à 21h55 par Stéphane

Il est clair que l’organisation des agences (en général) est à revoir. Faire des couples Front-end / Designer peut être plus qu’intéressant car les deux métiers ont beaucoup à s’apprendre tout en travaillant sur le même but final: sortir une interface proprement conçu.

Encore une fois, le problème vient surtout de la façon dont beaucoup (pas toutes) les agences voient la vente de site internet façon « il faut que ça dépotte les cocos, on est des cracks ou bien »… et le responsive ajoute ce petit stress en plus qui peut finalement faire pencher la balance pour cette réorganisation des méthodes et pratiques.

J’attends simplement qu’un développeur d’interface se mette à présenter les choses comme Mike Monteiro, imaginez un peu: DO NOT FUCKING USE JQUERY (or JFUCKERY)

Le 22 Oct. 2012 à 20h59 par Guillaume Richard

Discours facile? Oui certainement, mais necessaire.

@Kaneel/Gullaume : Je suis en total accord avec ton second commentaire cependant la naivete residerait surtout dans le fait que l’on doit toujours fermer sa … sous risque d’etre vire, non?
Ne pouvons-nous donc pas exprimer un desaccord sans etre sur un siege ejectable ?

Exemple concret: quelques annees de cela, mon chef de projet me demande de monter un email . Il y a bien des zones visuellement representatives de lien, mais le client veut que tout l’email renvoie vers le site. Impossible de selectionner du texte, ou de cliquer sur le background ou ailleurs, sans que ca n’ouvre le site officiel dans le browser.
-> J’ai refuse ce que je considere etre une tromperie abusive pour l’utilisateur en expliquant evidemment la raison du pourquoi.
S’en est suivi un echange d’emails, son deplacement dans mon bureau, l’invitation du directeur de projet et finalement mon boss, directeur technique, dans la discussion.

2 heures plus tard, chacun ayant donne son point de vue, evidemment j’ai fait ce que l’on me demandait. Les chefs de projet (competent ou pas, c’est un autre sujet) sont eux-meme soumis a des relations parfois tres tendues avec le client et beaucoup de stress, nous travaillons en equipe, le respect et la comprehension de chacun est important mais l’experience est restee dans la tete.

J’ai par la suite refuse de monter toute creas qui avait ete faites valider par le client sans que j’ai eu l’occasion de jeter un oeil dessus au prealable. Bien sur a la fin je les faisais, mais au final, les cdp etant fatigues de perdre du temps en discussion avec moi on fini par preferer utiliser ce temps pour inclure la validation des creas par le front-end avant envoi au client dans le process, et se rendre compte que c’etait loin d’etre un mal.
Un petit pas pour l’organisation, un grand le front-end haha.

Bref ce ne sont que 2 exemples parmis d’autres.
L’integrite est un trait de caractere que les recruteurs s’impressent d’apprecier et dire que c’est ce qu’ils recherchent, ce serait culotte qu’ils viennent s’en plaindre quand on le met en pratique… et d’experience, malgres une reputation d’emmerdeuse (gentille hein), au fond, ils ne s’en plaignent pas, au contraire.

Le but n’est pas de passer pour un emmerdeur, ni de gagner le debat, le but est de rappeler les bonnes pratiques et de se battre pour les mettre en place.

Ca fait perdre du temps et de l’energie (sincerement, repeter, repeter, repeter, encore et toujours, c’est pas quelque chose de rigolo), mais c’est necessaire.
Tout est question de bonne communication et compromis.

Je pense que c’est de notre responsabilite a tous, quelque soit notre poste et niveau de hierarchie, de donner son opinion que ce soit en terme de qualite de production et d’organisation de travail.
Ne pas le faire sous pretexte de « risquer » son poste parce que « le client est roi », n’est a mon sens qu’une pale excuse de feignant au mieux, de je-men-foutiste au pire.

Le 06 Nov. 2012 à 10h17 par Sugarskill

Non mais en fait je suis d’accord avec lui et je me fais que trop souvent mal voir à l’ouvrir un peu trop… résultat, oui je pense que c’est bien gentillet tout cela mais c’est aussi bien risqué :)

Le 07 Nov. 2012 à 12h52 par Guillaume Richard

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